Nous nous sommes souvenus
par Valentin Depret, rédacteur en chef
Ce mardi, nous nous
sommes souvenus. Chaque année, lorsqu’arrive la date du 11 novembre, nous
oublions l’espace d’une journée nos activités quotidiennes pour nous concentrer
sur une seule et unique pensée. Ou plutôt un seul et unique souvenir. Mais le
souvenir de quoi ? Car parfois, les jours de congé sont vus comme une
réjouissance puisqu’ils permettent d’avoir du temps de libre. Mais on oublie
trop souvent l’importance de ces journées si particulières.
Le jour du Souvenir,
c’est l’occasion de se rappeler d’un événement ô combien important dans notre histoire
à tous : l’armistice du 11 novembre 1918. Ce dernier a mis fin à quatre
années d’une guerre de portée mondiale. Une guerre violente, dure, remplie de
souffrances et de peines pour des milliers de soldats et des milliers de
civils. L’armistice signé entre l’Allemagne, la France et ses alliés n’est pas
un évènement lambda. Commémorer le 11 novembre, c’est se souvenir de ces six
millions de soldats mutilés, de ces neuf millions de soldats morts pour leurs
patries et de ces vingt millions de civils tués.
Les soldats canadiens
ont participé à ce conflit. Les pertes ont été nombreuses, près de 61.000 morts
pour une population d’environ sept millions d’habitants à l’époque. Les
batailles des régiments canadiens les plus marquantes furent surement celles de
Passchendaele pour son atrocité fin 1917, où les combats furent violents et les
conditions météorologiques désastreuses, mais surtout de Vimy pour sa
symbolique en avril 1917. Cette bataille, qui a permis aux Canadiens de vaincre
le centre de résistance allemande à Vimy, est devenue après la guerre le
symbole de l’identité et de l’indépendance du Canada. Le souvenir, c’est celui
de tous ces soldats qui se sont battus durement pour notre pays.
Et c’est parce que la
Grande Guerre a semé un chaos mondial que nous devons de génération en
génération nous en rappeler. C’est parce que l’ordre mondial a été mis en péril
que nous devons tout faire pour garder ce conflit en mémoire, afin que jamais
il ne se reproduise. Car une guerre est si vite arrivée. La « der des
der », surnom que les soldats avaient coutume de donner au premier conflit
mondial, n’a malheureusement pas été la dernière. Ne soyons pas persuadés que
les conflits, quelles que soient leurs portées, sont derrière nous. Ne
postulons pas que les guerres totales et mondiales font partie du passé. Le
combat pour la paix est un combat de tous les jours. Les récents événements à
Moncton et Ottawa en sont les exemples les plus frappants.
Et le jour du
Souvenir fait partie intégrante de ce combat. Il contribue au travail de
mémoire nécessaire à tous. Faire ce travail, c’est s’interroger sur le passé
pour inventer l’avenir. C’est comprendre toute l’inhumanité que nous avons pu
montrer à un moment de notre histoire collective pour comprendre toute
l’humanité que nous devons maintenant mettre en avant. C’est saisir
l’importance de l’engagement de tous nos soldats canadiens à travers les
épreuves de l’histoire.
Parfois on ne se rend
pas compte de ce que ces journées exceptionnelles symbolisent. J’aimerais que
chaque étudiant de l’Université de Moncton repense à la journée de mardi
dernier, repense au jour du Souvenir. Cela avec l’intime conviction que ce souvenir n’a pas été qu’une pensée
fuyante perdue dans l’immensité d’une journée, mais bel et bien un devoir personnel
fondamental et nécessaire pour le bien de l’humanité.
Gardons toujours en
tête que nous sommes responsables de notre avenir. Nous sommes jeunes et nous
n’avons encore rien connu. Souvenons-nous d’hier pour construire demain. C’est
nous qui allons créer et inventer le monde de demain, c’est nous qui prendrons
les grandes décisions dans quelques décennies. Alors soyons lucides. Il serait
impardonnable de refaire les mêmes erreurs. Et le passé est là pour nous
empêcher de les faire.
Hier nous nous sommes
souvenus, et nous nous souviendrons encore demain.
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