par Samuel Leblanc
Vice-président académique
Les étudiants travaillent dans les milieux
de stage. Ils se lèvent tôt, font des quarts de travail, ramènent du travail à
la maison. La grande majorité des stagiaires ne reçoivent aucun salaire pour ce
travail. Pire encore, ils doivent payer des frais de scolarité pour accéder à
ce stage. Cette pratique courante est inacceptable. Pourquoi? Parce qu’on demande aux étudiants de payer pour travailler. Tout au mieux, on
leur demande de payer pour une formation habituellement offerte – avec un
salaire – par les employeurs. Comment palier à cette situation plus que
problématique? Les étudiants doivent exiger la rémunération des stages. Au
strict minimum, ils doivent exiger un allègement des droits de scolarité pour
la période de stage.
La classe étudiante – si on peut la nommer
ainsi – se transforme malheureusement en une simple main-d’œuvre bon marché
pour les employeurs. C’est ce qu’on appelle en bon français du cheap labour, tout simplement. Certains
étudiants doivent d’ailleurs se priver d’un revenu pour effectuer leur stage.
Par exemple, les étudiants en sciences de l’éducation effectuent certains
stages durant une partie de l’été, ce qui les empêche de gagner un salaire par
l’entremise d’un emploi d’été.
Selon les normes d’emploi du
Nouveau-Brunswick, les heures de formation sont considérées comme des heures de
travail normales et elles doivent être payées lorsque la formation est
nécessaire pour le poste et que les heures de formation sont contrôlées par
l’employeur. Par conséquent, lorsqu’un employeur embauche un nouvel employé, il
est responsable de la formation de ce dernier, et doit payer cet employé lors
de cette formation. Pourquoi ce serait différent pour les étudiants qui
effectuent un stage en milieu professionnel? On sait pertinemment bien que
plusieurs étudiants seront embauchés par les employeurs de ces milieux de
stage. On pense bien évidemment au Ministère de l’Éducation et au Ministère de
la Santé, entre autres. Puisque ces ministères offrent une formation aux futurs
travailleurs, il me semble logique d’exiger de ces mêmes ministères qu’ils
paient la note de cette formation, ce que le gouvernement exige déjà des
entreprises privées. Par conséquent, le gouvernement provincial devrait – au
minimum – offrir une bourse aux étudiants qui effectuent des stages. N’oublions
pas que les étudiants sont les futurs travailleurs et qu’ils contribueront
financièrement aux coffres de la province et du fédéral. Les frais de scolarité
devraient également être allégés pour les stagiaires, considérant les pertes de
revenus engendrées et les dépenses supplémentaires qui viennent avec le milieu
professionnel, telles que le transport et l’achat d’équipement pour le stage. À
défaut d’avoir une ruée vers l’or comme d’autres provinces et territoires,
stimulons la création d’emplois étudiants, question d’avoir enfin une solution
partielle au grand problème de l’exode vers l’Ouest. Présentement, dans le
cadre de leur formation en éducation, tous les étudiants sont obligés de
travailler durant 4 mois à temps plein sans rémunération, et en plus, on a le
culot de leur imposer le plein paiement des frais de scolarité. C’est complètement
aberrant. Les étudiants en sciences infirmières, eux, travaillent un nombre
d’heures très élevé durant leur stage, qui est souvent effectué parallèlement
avec d’autres cours. Tout cela sans rémunération. Il n’y a aucune aide
financière pour diminuer le fardeau des étudiants qui paient leurs repas, leur
transport et leur uniforme. Il est plus que temps de mettre fin à ces pratiques
abusives.
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