mercredi 6 février 2013

Chronique Étude : Reconnaître et prendre au sérieux la dépression

par Emily Briand

Il peut être difficile de parler de la maladie mentale, un sujet toujours tabou même dans notre monde moderne qui reconnaît que la dépression est débilitante tout comme une maladie physique. Sur le mûr dans le local du Service de santé et psychologie au Centre étudiant, il y a même une affiche qui inclut un épisode dépressif majeur comme exemple de circonstance qui pourrait mériter une attestation médicale (ex : pour être exempté d’une épreuve). Cet épisode figure sur la liste parmi une forte fièvre, une hospitalisation et le décès d’un membre de votre famille. Toutefois, il est important de souligner que la dépression n’est pas uniquement une grande tristesse.

En effet, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) définit la dépression comme suit : «La dépression est un trouble mental courant se caractérisant par une tristesse, une perte d’intérêt ou de plaisir, des sentiments de culpabilité ou de dévalorisation de soi, un sommeil ou un appétit perturbé, une certaine fatigue et des problèmes de concentration ». Comme vous pouvez imaginer, les conséquences de de tels symptômes peuvent être dévastatrices pour un étudiant, même s’il emploie l’horaire et a des bonnes habitudes d’étude.

« D’abord, tu vas peut-être observer une diminution dans leurs notes. Ça peut se faire, mais il n’y a pas d’étudiants qui vont venir frapper à la porte et dire qu’ils ont une difficulté de concentration. Ce qu’ils vont faire quand ils cognent à la porte, c’est qu’ils vont demander pour déplacer un projet beaucoup plus tard. C’est souvent là moi où je me rend compte, que je vais demander à la personne : est-ce que tu te sens triste?
Est-ce que t’as des préoccupations? T’es pas obligé de tout me dire, mais quand même juste pour faciliter. À chaque fois que j’appelle au Centre d’aide en psychologie, il n’y a jamais jamais une fois où on n’a pas vu l’étudiant de façon urgente », explique Norma Melanson, professeure à l’École de science infirmière, qui a parmi ses champs de spécialisation la santé mentale, le suicide chez les jeunes et l’aide au suicide. Sur ce point, quand faut-il aller consulter? « Certainement, s’il ou elle ressent un état dépressif, a des idées noires, à ce moment là la personne peut dire : je ne suis plus pareille comme j’ai été avant, mais ils ne peuvent pas toucher ce que c’est qui n’est plus pareil… De la difficulté de concentrer, avec une diminution dans le rendement scolaire, et ensuite une perte du goût de vivre », dit Mme Melanson.

«Une de mes amies m’en avait pas beaucoup parlé, et j’ai [découvert] après, et là elle n’en parlait pas beaucoup. Pis là, elle ne voulait plus aller à ses classes, elle avait une situation familiale. Son frère prenait de la drogue ; il était délinquant. Elle avait commencé à aller à une place où ils travaillent avec des énergies, de quoi comme le Reiki, et la madame l’avait aidé à sortir ce qui la dérangeait et elle était plus [heureuse] après », dit Monica Bastarache, étudiante de 2e année en Nutrition.

« Ça fait partie de nos tabous, hein ? Qui est-ce qui veut rencontrer une personne qui est déprimée à part de nous qui sont assignés dans un milieu clinique? Et des fois, t’as un étudiant qui se sent fragile, vulnérable, et qui a peur d’être jugé par ses pairs », souligne la professeure Melanson. « Je pense que c’est certainement pas assez pris au sérieux, c’est juste comme, le monde que ça affecte moins essaie de ne pas [trop y] penser », dit Marcel LeBlanc, étudiant en 1ère année en Arts visuels.

Évidemment, la dépression doit être prise au sérieux. Le numéro de téléphone du Centre de santé mentale communautaire à Moncton est le 856-2444, de la Service de santé et psychologie est 858-4007, et de la Ligne téléphonique CARA est 859-4357.

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