mercredi 5 décembre 2012

Chronique « Terre-Neuve surnaturelle » : L’accident

par Emily Briand

Les histoires d’événements surnaturels peuvent être très divertissantes. Il n’est pas nécessaire de croire aux esprits maléfiques pour apprécier le petit frisson qui saisit la base de votre nuque lorsqu’une panne de courant vous surprend en pleine nuit. Chaque semaine, Emily Briand, étudiante en 3e année au baccalauréat en science infirmière à l’Université de Moncton, tentera de nous faire vivre l’inexplicable en nous partageant des légendes de l’île de Terre-Neuve qui lui ont été racontées par des voisins, des amis et des membres de sa famille.

Karine aimait suivre sa mère lorsque celle-ci rendait visite à ses amies, surtout lorsque cette visite l’amenait à explorer les maisons et découvrir des petits trésors. Elle avait trouvé une chambre de machines à coudre une soirée, lorsqu’elle n’était plus capable de simplement s’assoir et écouter la discussion des femmes plus âgées. Lorsque sa mère et son amie étaient tellement concentrées sur la conversation qu’elles ne la remarquaient pas, elle se sauva.

Elle explorait la maison au premier étage, et découvrit une chambre avec seulement des vieux modèles de machines à coudre. Karine, qui aimait tout ce qui pouvait être dans la catégorie de l’artisanat, prenait le temps d’admirer ces machines curieuses. Soudainement, elle ressentit les yeux de quelqu’un sur son dos.
« Excuse-moi, j’explorais juste pis j’avais vu ces belles machines et… », s'excusa-t-elle en tournant vers la porte.

Par contre, il n’y avait personne là, malgré qu’elle avait toujours l’impression qu’il y avait quelqu’un de présent. Elle sortit sa tête de la chambre pour voir si quelqu’un s’était évadé, mais il n’y avait personne. Entendant toujours la conversation entre sa mère et son amie, elle était certaine que ce n’était pas eux.

Du coin de son œil, elle remarqua des escaliers montant au deuxième étage. Elle se sentait attirée vers eux, et doucement, Karine s’en approcha. Dès qu’elle mit un pied sur la première marche, la sensation d’être observée s’intensifia. Elle frissonna et une chair de poule se développa sur ses bras. Après quelques minutes de réflexion, pesant le pour et le contre d’un danger possible, elle décida de continuer à monter les marches.
Rendue au deuxième étage, elle se retrouva dans un couloir avec quatre portes. Une à la fois, elle les ouvrait. La porte qui était la plus proche d’elle semblait être la chambre d’une fille. Les murs étaient roses et Karine pouvait voir des poupées sur les étagères. Ensuite, la chambre à côté de celle-là semblait être celle d’un garçon. Les murs étaient bleus, mais contrairement à la chambre de la fille, les jouets d’enfance n’étaient pas ramassés; il y avait des cow-boys et des Indiens en plastique sur le plancher, comme si un enfant venait juste de finir son jeu. La troisième chambre était la chambre de l’amie de sa mère. Finalement, lorsqu’elle ouvrit la quatrième porte, il y avait encore des escaliers, et ceux-ci montaient au grenier. En ouvrant cette porte, elle ressentit un vent froid qui la repoussait légèrement. De plus, la présence qu’elle n’arrêtait pas de ressentir depuis la chambre des machines à coudre s’intensifia. C’était comme si l’air autour d’elle était épais et même collant comme lorsqu’il est humide, mais en même temps, le courant était froid.

Peu importe comment Karine tentait de se motiver pour monter ces dernières marches, elle n’était pas capable. Elle fut gelée là pendant plusieurs minutes, mais le courage lui manquait, et elle ferma la porte pour redescendre avec sa mère.

Lorsqu’elle fut plus âgée, elle apprit de sa mère que son amie avait eu deux enfants, et lorsqu’ils étaient jeunes, ils jouaient aux cow-boys et aux Indiens. Tragiquement, il y avait eu un accident : le garçon avait mis une corde autour de son cou pour prétendre qu’il se faisait pendre, mais la chaise qu’il était dessus avait manqué sous son poids et il s’était pendu pour de vrai par accident.

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