jeudi 29 novembre 2012

Éditorial : Tricher ou ne pas tricher

par Danielle Bilodeau, rédactrice en chef

Dernièrement, la série documentaire de la CBC, Doc Zone, a fait le point sur ce qu’on appelle une épidémie de tricherie en Amérique du Nord. Selon leur sondage, la moitié des étudiants universitaires trichent, et 75 % de ceux-ci confient avoir triché au moins une fois pendant leur secondaire.

« Faking the grade » présente des témoignages d’étudiants, des professeurs et de professionnels sur la question de l’intégrité universitaire. Le bilan est sinistre; avec tant de jeunes qui se permettent de tricher pour augmenter leurs résultats, ceux qui ne trichent pas sont en désavantage et auront plus de difficulté à se démarquer de la moyenne. Après tout, ce n’est pas l’intégrité, mais la note qui ressort sur un bulletin.

Que faire alors? Les parents devraient-ils être plus stricts sur leurs enfants? Pourtant, pour certains c’est justement là où commence le problème. Les parents sont parfois les premiers à trouver des solutions pour les cours difficiles. Certains paient même des centaines de dollars pour qu’un étranger écrive la dissertation à leur jeune. Un des intervenants du documentaire expliquait comment il se faisait 50 000 $ par année à écrire des dissertations. On voit bien à quel point c’est un marché profitable.

Conséquences à court terme et à long terme
Lorsqu’on regarde les conséquences immédiates de la tricherie, on constate que c’est un risque qui en vaut probablement la peine. Les résultats scolaires plus élevés donnent droit à des bourses, à de meilleures opportunités aux universités de renommée, et moins de temps d’étude représente plus de temps pour s’amuser.

Par contre, il faut aussi regarder le big picture. Personne ne veut d’un médecin qui n’a pas les connaissances nécessaires, ou d’un avocat qui ne peut pas bien le défendre, ou même d’un enseignant qui ne sait pas ce qu’il fait. Par contre, je reconnais que tricher ne fait pas de quelqu’un un imbécile. Il en fait, toutefois, une personne malhonnête.

L’absence d’intégrité nous entoure partout. Les célébrités que nous voyons à la télévision, soit du sport ou du cinéma, sont soit en train de tromper leur partenaire, consommer des substances pour améliorer leur performance, ou participer dans des activités de légalité discutable. Il n’est pas surprenant de voir que les jeunes veulent imiter ces gens qui leur servent d’idoles. À force d’être entourés par la malhonnêteté, on vient à la trouver de moins en moins sérieuse.

Pourtant, l’honnêteté et l’intégrité sont deux des qualités les plus précieuses de nos jours. Les employeurs de partout cherchent des gens authentiques à embaucher, pas des tricheurs et des menteurs. Vos belles moyennes ne vous serviront guère lorsqu’on découvrira que vous ne les avez pas mérités.

Bien sur, ce ne sont pas tous les tricheurs qui sont découverts. Certains iront même leur vie entière sans jamais qu’on se doute de quoi que ce soit. Mais faites attention. Les élèves créent des méthodes de plus en plus sophistiquées pour tricher, mais les professeurs aussi.

Si vous choisissez de vous faciliter la vie pendant la période d’examen qui approche et de passer à la tricherie pour réussir, vous prenez un grand risque. Les conséquences sont sévères et c’est une action qui peut très bien vous suivre toute votre vie. Prenez plutôt le temps de bien étudier et bien comprendre votre matière. Qui sait, peut-être apprendrez-vous quelque chose d’intéressant?

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