mercredi 24 octobre 2012

Soirée de contes : Un voyage dans l’imaginaire de Kevin Arseneau

par Karine Martel

L’étudiant en enseignement et conteur Kevin Arseneau assurera la première partie de la soirée de conte avec Dominique Breau, le 24 octobre à 20 h au Coude.

Le Front (LF) : Comment as-tu commencé à conté?
Kevin Arseneau (KA) : J’ai tout le temps été quelqu’un qui contait les affaires qui m’arrivaient dans ma vie. J’ai toujours eu cette facilité à ajouter des éléments pour rendre mes histoires intéressantes. Dominique Breau est pour moi, l’une des figures du conte. Je le voyais conter quand je travaillais au Village historique acadien, et c’est là que j’ai commencé à m’intéresser à l’aspect traditionnel du conte, à l’aspect féerique où j’avais pas besoin de me limiter dans mon exagération.
LF : À partir de quel moment as-tu commencé à conté de façon plus sérieuse?
KA : Mon premier show c’est Dominique Breau qui me l’a offert. Il avait entendu dire qu’il y avait un jeune conteur au Village acadien. Il est venu me voir et m’a dit « Kevin, je conte à Tracadie ce soir, ça te tente tu de faire ma première partie? »
LF : Où trouves-tu l’inspiration pour tes contes?
KA : En général, ma démarche va être de prendre un fond de conte traditionnel, de la tradition orale acadienne le plus que je peux, puis après ça je l’amène à ma façon.
LF : De quelle façon travailles-tu les contes?
KA : Ma démarche est surtout écouter des contes, des gens conter et des archives. À un moment donné, le conte me revient en tête et je le travaille. Je me suis donné le défi de rien écrire. Je veux vraiment rester dans la tradition orale. Si j’aime un conte, je me le répète dans ma tête, mais il vient que j’oublie des bouts, donc le travail se fait tout seul. Pour remplir le bout que j’ai oublié, il faut que j’invente quelque chose. Une couple de mois plus tard je me dis « ah ouais, c’est vrai, il y avait ce conte ici ». Pis là j’essaie de me le conter, mais j’ai perdu des gros bouts. Ça fait que là il faut que je remplisse les bouts. Je le déconstruis naturellement et je le reconstruis.
LF : Avant un spectacle, comment choisis-tu le conte que tu vas conter?
KA : Je décide ça d’habitude en embarquant sur le stage. Je m’assois, je regarde la foule et j’me dis «allright, c’est celui-là que je vais faire». J’essaie de sentir l’humour de la foule, sinon je leur demande ce qu’ils veulent entendre.
LF : Comment est-ce que ça se passe pour toi sur la scène?
KA : Quand je conte, c’est une série d’images dans ma tête. Je raconte tout ce que je vois sur cette image là. Quand je sens que j’ai fini cette image-là, je passe à une autre.
LF : Est-ce que tu es nerveux avant d’aller sur scène?
KA : Oui, mais c’est un bon stress. C’est un stress que j’ai envers la tradition. Il y a un conte amérindien qui dit qu’à chaque fois qu’un conteur se met à conter, les oiseaux arrêtent de nourrir leurs petits. C’est dans l’optique que souvent les gens ont payé et ils m’accordent le droit de parler devant eux pour 20 minutes. Si je conte pour avoir rien à dire, je viens de voler 20 minutes à tout le monde.

Dominique Breau
Dominique Breau est un Acadien de Lavilette qui s’est fait connaître, entre autres, au Village historique acadien, au Pays de la Sagouine, avec le groupe J’m’en rappelle, et aussi avec les nombreux contes qu’il a conté non seulement en Acadie, mais partout au pays, et même dans le monde. Un conte pour Dominique Breau, c’est « le conteur, son imaginaire, son monde à lui ou, du moins, sa vision du monde qu’il raconte. »

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