mercredi 24 octobre 2012

Chronique historique : Wilfrid, ça c’est un nom extraordinaire!

par Vivien Herbreteau

Cher lecteur, qu'est-ce qui est bleu, qui est pratique et que les étudiants aimeraient avoir pour manger?

Un billet de cinq dollars, bien sûr! Blague à part, c'est la personnalité sur ces billets qui nous intéresse. Deuxième question surprise : qui est représenté sur ce billet? Il s'agira, justement, de la personnalité historique de la semaine.

Le premier ministre Laurier, officiellement, le très honorable Sir Wilfrid Laurier, est né en 1841 à Saint-Lin, petite ville au nord de Montréal et est mort en 1919 à Ottawa. Il est un des premiers ministres à être resté le plus longtemps premier ministre, car entre 1896 et 1911, cela fait quinze années consécutives. Ceci étant dit, parlons de ce qu’il a fait pour mériter sa place sur le billet le plus en circulation de la monnaie canadienne.
Son père, arpenteur (mesureur de terrain), mise sur l'éducation de ses enfants, étant relativement éduqué lui-même. Sa mère, quant à elle, meurt de tuberculose quand le jeune Wilfrid n'avait que 7 ans. Il poursuit ses études dans des écoles francophones et anglophones avant de se rendre à l'Université McGill d’où il ressort avec un diplôme en droit. Il va joindre l'équipe des libéraux, notamment en se présentant dans les élections législatives du Québec de 1871, pour former le parlement de cette province, qu'il gagne de justesse. À l'Assemblée législative québécoise, il s'acquiert une certaine réputation grâce à ses discours passionnés et éloquents. Par contre, puisque le parti libéral au Québec n'a jamais été tellement populaire, Sir Laurier décide de se présenter au niveau national, toujours à partir de sa circonscription de Drummondville en 1874. Il les gagnera avec une avance confortable. Il travaillera même brièvement comme ministre des Finances de 1877 à 1878, dans le cabinet du premier ministre Alexandre Mackenzie. En 1878, les libéraux sont défaits au niveau national et Monsieur Laurier doit se contenter d'occuper un poste de secrétaire parlementaire du chef libéral de l'époque, jusqu'en 1887. Les membres du parti libéral du Canada choisissent Wilfrid Laurier pour les représenter au niveau national.

Faisons une pause ici, car il s’agit d’une première! Un Canadien Français est élu pour représenter le parti au niveau fédéral! Aussitôt en fonction, ses collègues ne regrettent pas leur choix, car ce chef de l’opposition accable sans relâche le gouvernement conservateur, qui ne peut lui résister en 1896, Wilfrid Laurier devient ainsi premier ministre. Il va engager le Canada vers la route de l’industrialisation, de la croissance économique et de l’immigration. Excellent négociateur, il trouve des compromis efficaces à beaucoup de controverse de l’époque (je ne pourrai pas vous donner les détails, cher lecteur) : la crise des écoles catholiques françaises du Manitoba, un appui militaire partiel à l’Angleterre, fait entrer l’Alberta et la Saskatchewan dans la Confédération canadienne (en 1905), envoie quelques navires à l’Angleterre en 1910 pour essayer de contrer la menace de l’empire allemand, etc.

Ceci n’est qu’un résumé rapide, car il a fait beaucoup de choses pour le Canada dans toute sa carrière. Le parti libéral n’est plus aussi unifié en 1911 et les conservateurs de Robert Borden profitent de l’occasion pour le battre dans des élections fédérales la même année. Sa santé devenant fragile, Wilfrid Laurier est mort d’une hémorragie cérébrale en 1919.

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