mercredi 4 avril 2012

Les étudiants de l’Université de Moncton se réveillent

par Danielle Bilodeau

La campagne « Réveille! » organisée par la Fédération des étudiantes et étudiants du Centre universitaire de Moncton (FÉÉCUM) a bien commencé la semaine dernière lorsque plus d’une soixantaine d’étudiants se sont réunis au Café Osmose pour écouter en direct l’annonce du budget provincial. Très déçue par cette annonce, la FÉÉCUM a décidé de poursuivre sa campagne en organisant une manifestation étudiante qui aura lieu aujourd’hui entre 11 h 15 et 12 h. Les étudiants bloqueront l’avenue de l’Université pour représenter symboliquement les choix du gouvernement qui bloquent l’accès à l’éducation postsecondaire.

Le discours qu’a livré le ministre des finances Blaine Higgs le mardi 27 mars ne contenait aucune information concernant les intentions du gouvernement par rapport aux universités. Ghislain LeBlanc, président sortant de la FÉÉCUM, a trouvé particulièrement frustrant le fait que le discours soit nommé « Rebâtir le Nouveau-Brunswick ensemble » et qu’il n’y a eu aucune mention des étudiants.

Malgré le travail effectué au début de l’année par la Fédération pour offrir des solutions au gouvernement qui permettraient des changements au niveau du programme de prêts, il semblerait que ces recommandations n’ont pas été prises en considération. Par contre, plusieurs détails n’ont pas encore été dévoilés et il est impossible d’avoir une idée claire de ce que planifie le gouvernement.

L’élaboration d’un plan

La première proposition pour une manifestation est venue le lendemain de l’annonce du budget, lors d’une rencontre spéciale du conseil administratif de la FÉÉCUM. Alors vice-présidente exécutive, Joëlle Martin a avancé l’idée d’un rassemblement étudiant aux membres présents. De façon générale, les membres du conseil semblaient tous d’accord qu’une action devait être posée, sans quoi le gouvernement ne pourrait pas savoir que leurs choix ne font pas le bonheur des étudiants.

Par contre, les détails concernant la manifestation ne faisaient pas l’unanimité. Simon Ouellette, vice-président de CKUM, s’est exprimé fermement sur le sujet. Prenant en exemple les premières manifestations pacifiques au Québec qui n’ont pas reçu d’attention des médias, il considère primordial que l’action entreprise par les étudiants soit choquante ou perturbante pour qu’il y ait un véritable impact.

Joëlle Martin voit ça autrement : « Il ne faut pas choquer plus qu’on sensibilise. » Selon elle, les étudiants au Québec commencent justement à avoir de moins en moins d’appui de la population puisque leurs manifestations ont tellement un effet dérangeant.

À une autre rencontre du conseil administratif, le dimanche premier avril, la décision officielle a été prise de faire une manifestation pacifique devant l’Université de Moncton. Ultimement, la FÉÉCUM ne cherche pas à choquer les gens, mais plutôt à faire comprendre au gouvernement que les étudiants ne sont pas satisfaits de la faible importance qui a été accordée aux universités dans le budget présenté la semaine dernière.

La manifestation d’aujourd’hui risque d’avoir un très grand impact sur la réputation des étudiants de l’Université de Moncton et de la FÉÉCUM. Comme l’a expliqué Joëlle Martin, l’évènement peut être soit une réussite, soit un échec, et c’est la participation étudiante qui va faire la différence.

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