mercredi 14 mars 2012

L’intimidation à l’Université : un problème qu’on ignore et des solutions qu’on connait mal

par Danielle Bilodeau

Les derniers mois ont vu l’intimidation prendre une grande place dans les actualités à la fois locales et nationales. C’est un problème qui est bien connu au niveau de l’éducation primaire et secondaire, mais il est important de se souvenir que c’est aussi quelque chose qui se poursuit à l’université et dans le milieu de travail.

Afin de limiter l’impact de l’intimidation et du harcèlement à l’Université de Moncton, la « Politique pour un milieu de travail et d’études respectueux » a été mise en vigueur le 1er janvier 2011. Malgré le fait que la politique existe depuis maintenant plus d’un an, très peu d’étudiants en ont connaissance.

Selon Jennifer Boyd, conseillère en harcèlement et gestion de conflits, c’est surtout parce qu’il n’y a toujours pas eu de lancement officiel de la politique. Par contre, c’est quelque chose qui devrait se faire dans un futur relativement rapproché. Mme Boyd remplace en fait la personne qui occupe régulièrement le poste de conseillère.

La politique en place à l’Université de Moncton comble un manque qui existe au niveau de la province du Nouveau-Brunswick. En réalité, il n’existe pas de loi provinciale contre l’intimidation et le harcèlement dans le milieu de travail. Ailleurs au pays, par contre, de telles lois existent, comme au Québec qui fut la première province à créer une loi de ce genre en 2004.

Le problème de l’intimidation et du harcèlement dans le milieu du travail n’a pas toujours été très connu, contrairement à la situation dans le milieu scolaire. C’est pourquoi les politiques propres à chaque établissement et les lois provinciales, lorsqu’elles existent, sont assez nouvelles.

La politique en place à l’Université de Moncton a plusieurs objectifs, notamment « d’élaborer et d’instaurer les moyens nécessaires à la prévention des situations de harcèlement, à l’intervention diligente dans de telles situations et à la résolution efficace des conflits ».

En bref, la politique concerne tous les cas de manque de respect envers les gens. Certains critères permettent d’identifier correctement les situations où il s’agit de harcèlement psychologique, qu’il ne faut pas confondre avec un conflit. Un conflit désigne tout simplement une situation où deux ou plusieurs personnes sont en désaccord sur un objet extérieur. Lorsque nous parlons de harcèlement, c’est qu’il y a une action posée qui porte atteinte à la dignité ou à l’intégrité, psychologique ou physique, d’une personne.

Les cas de harcèlement dans le milieu universitaire ou de travail sont beaucoup moins connus que ceux du milieu scolaire, mais n’en sont pas moins importants. « Ça a vraiment un gros impact sur les individus », nous rappelle Mme Boyd. Dans certains cas, les gens doivent prendre plusieurs congés de maladie afin de s’éloigner du milieu de travail où le harcèlement a lieu.

La politique, qui est disponible sur le site de l’Université de Moncton, explique les procédures qui doivent être suivies lorsqu’un cas de harcèlement est signalé. Le plus possible, Mme Boyd tente toujours de trouver un moyen de résoudre la situation de façon informelle et c’est souvent ce qui est fait. Par contre, dans les rares cas où une résolution informelle n’est pas possible, on doit passer au dépôt d’une plainte.

Le bureau de la conseillère en harcèlement et gestion de conflits se situe au 231 du Pavillon P.-A. Landry. Pour faire un rendez-vous, vous pouvez signaler le 506-858-4430 ou envoyer un courriel à jennifer.louise.boyd@umoncton.ca

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