mercredi 8 février 2012

Syrie : les répressions se poursuivent

par Martin Savoie

La Syrie est l’un des rares pays ayant goûté aux révolutions du Printemps Arabe où la révolte sévit encore et où le gouvernement perdure, tant bien que mal.

L’édition du 23 novembre 2011 du journal Le Front rapportait que le gouvernement, mené par Bachar Al-Assad, résistait toujours à la demande du peuple syrien et restait en poste malgré les contestations qui avaient lieu dans le pays.

Si le règne d’Al-Assad était contesté à l’interne, les mesures qu’il a prises face aux manifestations le sont tout autant, tant par la population que par la communauté internationale. Afin de contenir la population, des troupes militaires ont été déployées aux endroits où les manifestations perduraient.

En effet, c’est par des interventions militaires que le gouvernement actuel tente d’atténuer le soulèvement populaire. En novembre, le nombre de morts liées aux manifestations ainsi qu’aux répressions s’élevait à 3 000. Aujourd’hui, l’ONU rapporte que ce chiffre aurait dépassé le cap des 6 000, ce qui signifie qu’il aurait doublé en un peu plus de deux mois. L’UNICEF vient ajouter ses propres statistiques en ajoutant qu’au total, 15 000 personnes sont tenues prisonnières et 15 000 se sont réfugiées à l’étranger pour des raisons en lien avec les confrontations.

Face à de telles interventions de force, la Ligue Arabe, organisation regroupant la plupart des pays arabes d’Afrique et du Moyen-Orient, a dénoncé la pratique d’Al-Assad afin de faire taire le peuple syrien. L’ONU a aussi pris part à l’opposition, de même que plusieurs pays occidentaux, dont le Canada.

Toutefois, Al-Assad peut compter sur deux appuis sur la scène internationale, soit la Russie et la Chine qui, il y a quelques jours, ont décrété un veto face à des mesures de sanctions de l’ONU face au régime syrien. Il s’agit de la seconde fois dans ce conflit que les deux pays s’allient contre un projet de résolution, la première ayant eu lieu en octobre dernier. Par contre, l‘histoire de ces deux pays face à de tels amendements va de pair alors qu’ils se sont aussi opposés ensemble, en 2008, à un projet qui planifiait imposer des sanctions face au régime du président du Zimbabwe, Robert Mugabe.

Bachar Al-Assad a succédé à son père, Hafez Al-Assad, en 2000. Lors de son entrée au pouvoir, il avait opté dans un premier temps pour des politiques plus permissives, ayant notamment libéré des centaines de prisonniers politiques et permis la publication de journaux indépendants. Le « printemps de Damas », toutefois, n’a été que de courte durée alors que les répressions et la censure se sont vite remises de la partie.

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