mercredi 15 février 2012

La Faculté des Sciences sociales fait face à plusieurs défis

par Rémi Frenette

La semaine dernière étant celle des Sciences sociales, le Front s’est entretenu avec Richard Petitpas, président du Conseil étudiant de cette Faculté. Petitpas estime que les principaux enjeux des Sciences sociales concernent le comité ad hoc sur la viabilité des programmes, le choix d’un des deux candidats au poste de rectorat, et l’augmentation des chargés de cours au détriment des professeurs permanents.

« L’enjeu le plus important pour la Faculté, c’est bien sûr le comité ad hoc sur la viabilité des programmes. Huit des dix disciplines sous la loupe du comité ad-hoc sont dans la Faculté des Arts et des Sciences sociales. La majorité, c’est en arts, mais c’est quand même un enjeu qui nous touche aussi », explique Petitpas.

Le comité ad hoc sur la viabilité des programmes s’intéresse depuis 2009-2010 à la reconfiguration des programmes d’étude offerts à l’Université de Moncton. Comme le souligne Petitpas, ce sont principalement les disciplines dites fondamentales qui retiennent l’attention du comité. Le président des Sciences sociales « se demande vraiment ce qu’est la place qu’on accorde aux disciplines fondamentales à l’Université de Moncton ».

Il souligne la mission particulière de l’Université de Moncton en tant que pilier de l’éducation postsecondaire de la société acadienne. Petitpas estime aussi que les Sciences sociales vont de pair avec le mandat culturel de l’institution.

Cette opinion se reflète dans les propos de Tina Robichaud, présidente de la FEECUM en 2009-2010, lorsqu’elle parlait du comité ad hoc sur la viabilité des programmes. Un communiqué de presse de la FEECUM datant du 17 mars 2010 affirme que des « inquiétudes règnent […] par rapport aux programmes dits fondamentaux ». Robichaud précise que « l’Université avoue elle-même qu’elle joue ‘un rôle primordial dans le développement et l’épanouissement de la communauté en formant des professionnels et des intervenants dans tous les secteurs de la société’ ».

Les craintes des étudiants et des professeurs par rapport aux coupures des programmes d’étude sont assez sérieuses. On parle non seulement de pertes d’emplois pour des professeurs, mais aussi du futur scientifique et professionnel de la communauté acadienne. Le sujet a même été abordé dans le cadre des récentes consultations publiques des candidats pour le poste de rectorat.

Ce deuxième point, indissociable du premier, est un autre enjeu pour la Faculté des Sciences sociales. Il est certain que la position du nouveau recteur ou de la nouvelle rectrice aura un impact sur l’importance qu’accorde l’Université aux sciences humaines.

À ce sujet, le Front rapportait il y a deux semaines l’opinion de la Faculté des Arts et du Département de sociologie, qui tous deux semblaient favoriser la position de Raymond Théberge. À la suite de la conférence de ce dernier, le président du Département de Sociologie, Pier-Luc Desroches, se disait ravi de l’intérêt démontré par le candidat envers les sciences sociales. En effet, Théberge avait clairement répondu que ces sciences sont essentielles pour développer l’esprit critique et qu’elles ont leur place au sein de l’Université.

Le troisième enjeu de taille pour la Faculté est celui de la diminution des ressources professorales. « Je n’ai rien contre les chargés de cours, mais il faut quand même avoir un équilibre entre eux et les profs », affirme Petitpas. Il précise qu’il s’agit d’un problème touchant la majorité des étudiants sur le campus, mais que les Sciences sociales en souffrent particulièrement :

« On parle de la viabilité des programmes, mais si on diminue les ressources professorales, qu’on offre moins de cours, puis que les chargés de cours sont surchargés de travail, ça regarde pas bien pour la viabilité, finalement. »

En plus de ces trois grands défis, Petitpas déplore l’emplacement physique du Conseil des Sciences sociales. Leur salon étudiant se trouve au quatrième étage de l’édifice Léopold-Taillon, au fond du corridor. Outre cet isolement physique du reste de la communauté étudiante, Petitpas souligne la « différente culture dans Taillon qu’il n’y a pas dans les autres Facultés », c’est-à-dire une culture beaucoup plus formelle et administrative que ce qu’on retrouve normalement sur le campus. Contrairement aux Arts, aux Sciences ou à Jeanne-de-Valois, Taillon n’a carrément aucun espace étudiant à son entrée. Enfin, Petitpas déplore également la perte progressive de certains locaux au profit d’un corps administratif qui prend de plus en plus de place. Comme résultat, affirme le président, les étudiants et les salles de classes se trouvent éparpillées un peu partout sur le campus, ce qui nuit à la cohésion de sa Faculté et à l’expérience universitaire des étudiants concernés.

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