mercredi 15 février 2012

Épais brouillard sur le projet d’installation de laboratoires universitaires dans l’ancienne école Vanier

par Mathieu Plourde Turcotte

Le 20 janvier dernier était la date limite pour que les chercheurs remettent un document d’intention à la Fondation canadienne pour l’innovation. À la surprise générale, le recteur, Yvon Fontaine, n’a pas donné son appui au document. Cette demande était émise dans le but de recevoir une importante subvention de cet organisme fédéral et d’ainsi aider la mise en place d’un centre de recherche biomédicale utilisant des chercheurs de l’Université de Moncton. L’édifice désigné pour loger les laboratoires était l’édifice de l’ancienne école Vanier situé à quelques pas de l’hôpital George L. Dumont. Cet édifice devait, selon le plan initial, être rénové. Le terrain où se situe cet édifice appartient au gouvernement. Pour être envoyée, la lettre d’intention devait avoir l’aval de l’Université de Moncton, du Réseau de santé Vitalité (organisme regroupant les deux régies de la santé restantes dans la province) et de l’Institut atlantique de la recherche sur le cancer. Le recteur de l’Université de Moncton, Yvon Fontaine, n’a pas donné son accord à la lettre d’intention. Marc Surette, détenteur de la chaire de recherche en métabolisme cellulaire des lipides, et aussi professeur en chimie et en biochimie à l’Université de Moncton, raconte que si le document d’intention avait été envoyé, il aurait au moins eu la chance d’être refusé avec des commentaires pour se faire valoir une seconde fois.

Dans une entrevue donnée au Téléjournal de Radio-Canada du 2 février, Yvon Fontaine disait vouloir donner son aval au projet uniquement avec l’assurance que l’école Vanier ne serait pas démolie.

Le 3 février, Radio-Canada rapportait que le recteur Yvon Fontaine n’avait pas donné son accord puisque le Réseau de santé Vitalité avait exigé à la démolition de l’édifice de l’ancienne école Vanier, ce qu’a catégoriquement nié le représentant du Réseau de santé Vitalité Joey Cassie.

Le Centre du sein : un cas à part
Parallèlement à cette situation, le Centre du sein – endroit où se fait le dépistage des cellules cancéreuses – voulait à son tour se loger dans l’édifice Vanier. C’eut été, en raison de l’accessibilité à la fréquentation des chercheurs des nouveaux laboratoires, l’endroit tout désigné pour y loger le nouveau Centre du sein. Pour certains, la démolition de Vanier venait mettre en péril l’existence même d’un nouveau Centre du sein. Marc Surette et Aurel Schofield, directeur du Centre de formation médicale du Nouveau-Brunswick (CFMNB), s’entendent pour dire que Vanier est un bien meilleur endroit pour les deux projets que celui de construire sur le campus un nouvel édifice en attendant que des espaces soient disponibles près de l’hôpital George L. Dumont, comme l’affirme un communiqué de l’université. Difficile de savoir ce qui se trame derrière l’idée très couteuse de construire un nouvel édifice – alors que tout pourrait être fait dans un bâtiment déjà existant et beaucoup plus pratique puisque proche de l’hôpital – s’entendent à nouveau le docteur Schofield et Marc Surette.

Selon Marc Surette, pour être acceptées et subventionnées, les recherches – dans son cas beaucoup plus fondamentales que pratiques – se doivent d’être préparées rigoureusement pour que le comité de chercheurs appelé à choisir les projets subventionnés soit sûr que le chercheur sait où il s’en va et que le projet se traduira en données concrètes. Par la suite, un compte rendu via des articles scientifiques se doit d’être réalisé pour augmenter les chances de continuation de financement. Monsieur Surette ajoute que seul 17% des demandes de recherches sont subventionnées et que dans le cas où elles ne le sont pas, l’argent provient d’une alternative qui ne garantit pas le montant nécessaire, c’est-à-dire des donations provenant d’organismes tels les fondations.

Pour sa part, l’université est en attente pour le positionnement du gouvernement sur l’établissement Vanier.

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