jeudi 19 janvier 2012

Une candidate au rectorat nommé pire administratrice par un groupe étudiant de son Université

par Marc-André LeBlanc

Alors que les deux candidatures reçues au poste de recteur de l’Université de Moncton ont été annoncées en début de semaine dernière, l’une des candidates semble déjà avoir accumulé une prise à son compte. Marie-Josée Berger, l’actuelle doyenne de la faculté d’éducation de l’Université d’Ottawa a été nommée par une organisation étudiante de son institution pire administratrice de l’année scolaire 2010-2011.

Ce prix citron, nommé le Prix du bras de fer, est remis annuellement par le Centre de recours étudiant, un service de Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO) qui a pour but d’aider les étudiants qui voudraient faire appel de décisions de l’administration de l’Université.

Selon l’annonce qu’a fait le Centre, Berger serait « doyenne de la faculté la plus inefficace, frustrante et sans esprit de collégialité ». Selon les informations publiées sur le blogue de l’instance de recours, la doyenne de la faculté d’éducation aurait fait objet de nombreuses plaintes formelles et non formelles à son égard déposé par divers étudiants de l’Université au cours des années.

En poste à l’Université d’Ottawa depuis 2002, Marie-Josée Berger s’est avérée avare de commentaires sur les raisons qui ont poussé le Centre de recours étudiant à lui remettre le Prix du bras de fer, sous prétexte qu’elle est toujours employée par l’Université d’Ottawa et que de tels dossiers sont confidentiels.

« La liberté académique est l’essence même du monde universitaire pour les professeurs et les étudiants. Mais nous, dans l’administration de l’université, autant que la liberté académique est un privilège sacré autant que c’est un privilège sacré le respect de la confidentialité des dossiers des professeurs et des étudiants », affirme Marie-Josée Berger, candidate au poste de recteur à l’Université de Moncton.

De plus, la doyenne se défend en affirmant que depuis son entrée en poste elle offre une journée par semaine où elle ouvre ses portes aux étudiants et les invitent à venir la consulter, peu importe le motif. Elle espère d’ailleurs pouvoir en faire autant avec les étudiants de Moncton.

« J’ai bien hâte de rencontrer les étudiants de l’Université de Moncton, de leur parler pour qu’il puisse apprendre à me connaitre et ils verront et feront leur propre jugement ».

Ce sentiment semble être réciproque chez Ghislain LeBlanc, président de la Fédération des étudiants et étudiantes du centre universitaire de Moncton (FÉÉCUM).

« Ces accusations sont inquiétante à première vue, mais je pense qu’il faut donner chance à la candidate à se prouver à l’Université, affirme LeBlanc. Je pense toute fois qu’il faut prendre les inquiétudes soulevées par nos collègues à l’Université d’Ottawa au sérieux, car il y a certainement des raisons qui les ont poussés à faire de telles accusations. »

Dans le processus de sélection, des consultations publiques avec les étudiants et les candidats seront organisées, et pour le président de la Fédération ce sera une occasion de faire la lumière sur la situation.

« C’est des situations comme ceci qui démontrent l’importance des consultations publiques dans le processus d’embauche des hauts dirigeants de l’Université. »

Quand on inscrit le nom de Marie-Josée Berger sur le moteur de recherche Google, le site contenant les informations sur le Prix du bras de fer est le quatrième à apparaitre. Ghislain LeBlanc s’explique mal le fait que la firme de chercheur de cadre ou encore les membres du comité de sélection ne semblaient pas au courant de cette histoire.

« Il faut se poser la question pourquoi ce n’est jamais sorti avant et comment on n’a pu manquer ça alors que c’est de l’information publique ».

En ce qui en est de la candidate Marie-Josée Berger, elle ne semble pas trop s’en faire des accusations portées à son compte et ce que ça pourrait impliqués pour sa candidature.

« J’ai fait les journaux et ça m’a donné l’occasion de vous parler, de me présenter et je me dis toujours que tout malheur est bon. »

Une ancienne présidente de la FÉÉCUM frappée par le bras de fer
Étudiante au doctorat à l’Université d’Ottawa et ex-présidente de la FÉÉCUM, Stephanie Chouinard a elle-même été aux prises avec Marie-Josée Berger.

L’ancienne étudiante de l’Université de Moncton est membre du comité de rédaction du journal La Relève, une publication mettant en valeur des textes d’étudiants universitaires de la francophonie canadienne. Selon le site de la publication, La Relève est « à la fois journal d’actualité et revue intellectuelle, La Relève propose, à sa façon, de raviver un débat et un questionnement national canadien-français par un dialogue entre les multiples communautés francophones du pays » peut-on lire sur le site du journal.

En septembre 2010, le journal a présenté une édition sur le thème de l’éducation dans la francophonie canadienne, dont une grande majorité des textes provenaient d’étudiants à l’Université d’Ottawa. Quelques mois avant, la doyenne de la faculté aurait promis l’achat d’une publicité d’une valeur importante. Le journal a donc informé les responsables de la faculté de l’échéance et des spécifications de cette publicité plusieurs semaines avant l’impression. Par contre, une semaine avant la parution du journal la doyenne n’était plus joignable et c’est par la voix d’un assistant que les responsables du journal se sont fait dire assez sèchement que la faculté ne respecterait pas sa promesse.

« À une semaine de la parution, on avait un manque à gagner de quelque mille dollars, affirme Stéphanie Chouinard. C’est un manque de respect incroyable pour le travail de La Relève et des étudiants de la faculté d’éducation qui avait écrit le contenu du journal à 80% ».

À une semaine de la parution, les responsables de la publication ont donc du faire des pieds et des mains pour compenser cette somme importante dont dépendait La Relève pour être distribuée.

Ayant été présidente de la FÉÉCUM de 2007 à 2008, Stéphanie Chouinard se dit inquiète pour son alma mater.

« C’est un journal qui a une mission qui ressemble de très près à l’Université de Moncton, soit au niveau de l’éducation dans un milieu francophone minoritaire et puis de voir que cette dame-là crache après avoir donnée sa parole sur ce projet-là et mettre en péril notre publication, cela m’inquiète beaucoup sur la vision qu’elle a pour l’Université de Moncton et qu’elle a sur la francophonie canadienne en général. »

1 commentaire:

Anonyme a dit...

et ben, et ben! Cé pas drôle tout ça!