mercredi 30 novembre 2011

Un mariage symbolique du mécontentement étudiant

par Rémi Frenette

Après des courriels mystérieux et des vidéos loufoques, une demande en mariage publique et des « bachelor / bachelorette partys » au Tonneau, Rémi Gaudet et Émilie Haché se marieront finalement aujourd’hui à 14h au Café Osmose. Orchestré par la FEECUM, le Conseil académique (C. A.) et le Comité externe, il s’agit d’un mariage symbolique pour dénoncer le retour de la contribution parentale dans le calcul des prêts étudiants. La cérémonie sera suivie d’une réception et d’un léger goûter et tous sont invités à y participer.

Le mariage a été organisé par Joëlle Martin à la tête du Comité externe. Ce comité est une extension du C. A. qui se concentre uniquement sur les dossiers qui ne relèvent pas du cadre de l’administration universitaire. Martin explique les raisons pour lesquelles elle a organisé ce qu’elle considère comme un « stunt » médiatique :

« On aimerait que ça sensibilise le gouvernement au fait que les étudiants ne sont pas d’accord avec la contribution parentale. Le but ultime, c’est aussi de sensibiliser la population étudiante sur ces enjeux-là, de faire sûr que tout le monde est au courant. »

Les conséquences de la contribution parentale sont assez directes : plus les parents de l’étudiant ont un salaire élevé, moins l’étudiant reçoit un prêt substantiel. On sous-entend ainsi que si les parents ont de l’argent, ils aideront automatiquement leur enfant à couvrir les coûts associés aux frais de scolarité et à la vie universitaire.

Mais quel est le lien entre le mariage, l’indépendance financière des étudiants et la contribution parentale ? C’est assez simple. Si un étudiant se marie, on ne prend pas en compte le revenu de ses parents pour calculer son prêt. Outre par le mariage, l’indépendance financière de l’étudiant s’acquiert après quatre ans d’étude ou après avoir fait un cours au collège. La FEECUM revendique quant à elle l’indépendance de tous les étudiants par la suppression de la contribution parentale.

Martin espère qu’il y aura une forte présence de la population étudiante au mariage. Plus les gens seront présents, plus la FEECUM aura des arguments de taille lorsqu’elle négociera avec le gouvernement provinciale au deuxième semestre. En effet, comme le confiait au Front le président de la FEECUM quelques semaines passées : « Si je vais m’asseoir avec le gouvernement et que je leur dis que j’ai zéro support de ma masse étudiante, ne n’ai aucune crédibilité. »

Tel qu’expliqué par la v.-p. externe, le mariage vise aussi à sensibiliser les étudiants eux-mêmes. La contribution parentale affecte une large part de la population étudiante alors que « plusieurs ne savent même pas pourquoi ils fournissent ces chiffres dans leur demande de prêt », affirme-t-elle. Elle espère que les gens se souviendront du mariage comme le symbole de l’indépendance financière des étudiants, une indépendance impossible sans l’abolition de la contribution parentale selon la FEECUM.

Le « futur marié » et président du conseil étudiant de la Faculté d’administration, Rémi Gaudet, se dit très enthousiaste par rapport au mariage. Il estime que cela devrait rassembler les étudiants au nom d’une cause qui touche une grande partie de la population universitaire :

« La vie étudiante est très coûteuse et des gens en souffrent : stress financier, malnutrition, manque de sommeil … Les petits prêts ne sont pas assez, ça met d’autre stress par-dessus les études. C’est une cause qui affecte beaucoup d’étudiants. Je me suis impliqué parce que je veux combattre pour les étudiants qui ont ce problème-là. »

La contribution parentale avait été enlevée du calcul des prêts étudiants en 2008 sous le gouvernement Graham. Du même coup, les libéraux avaient gelé les frais de scolarité pendant trois ans. Avec l’arrivée au pouvoir du gouvernement Alward l’année dernière, la contribution parentale a été réinstaurée dans l’équation. De plus, ce gouvernement annonce une hausse des frais de scolarité dans le cadre d’une entente pluriannuelle. Autrement dit, ce sera cette entente qui déterminera l’augmentation des frais de scolarité pour les prochains quatre ans. Joëlle Martin estime que ce dossier constituera le cheval de bataille de la FEECUM pendant le semestre d’hiver.

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