mercredi 16 novembre 2011

Aperçu d’un match de la Ligue des Champions

par Mickaël Arseneau

Bien que je ne traite généralement pas de sport à l’intérieur de mes chroniques, il est temps de faire une exception à la règle pour vous faire part d’une expérience des plus mémorables. Cette fois-ci, c’est un évènement sportif que je désire partager avec vous. Plus précisément, un match de la Ligue des Champions auquel j’ai assisté le 18 octobre dernier.

À mon arrivé en France en août dernier, je m’étais fixé comme objectif d’assister à au moins un match de cette ligue légendaire. En très peu de temps, cet objectif est devenu réalité car chez moi, à Lille, l’équipe de football, appelée la LOSC, venait tout juste d’accéder à la Ligue des Champions. Ceci s’est fait grâce à une saison victorieuse établie lors de la dernière année à titre de champions de la « Ligue 1 » de France. Donc, étant un fan inconditionnel de ce sport et « homme croyant » que je suis, il était de mon devoir d’aller voir une partie. Vous allez dire, qu’est-ce que la religion a à voir avec le sport ? Je m’explique. Ici, le football n’est pas seulement qu’un sport, il est bien plus que cela. Emerson a écrit que « les religions que nous appelons fausses aujourd’hui étaient vraies autrefois », et bien moi je dis que celles qui étaient fausses autrefois sont vraies aujourd’hui. Le « football », communément appelé chez nous le « soccer », est pour ainsi dire une religion chez les Français. Donc, si je voulais assister à une partie de la Ligue des Champions, je devais également me convertir et y croire, du moins pendant la partie.

Clairement, ma décision était prise; je me devais d’atteindre ce but religieusement et je le ferais comme un pèlerinage en trois étapes.

La première étape était d’acheter un billet. Donc, je me suis mis à la tâche en me procurant le billet tant vénéré sur le site officiel du LOSC, pour la modique somme de 50 euros. J’avais maintenant accès à un siège à l’intérieur de cette enceinte et je sécurisais ma place pour assister au match du LOSC contre l’International de Milan.

La deuxième étape était de m’acheter un foulard à l’effigie de l’équipe, afin que je puisse porter fièrement les couleurs de l’équipe nationale lilloise lors du match tant convoité. Cette étape a été réalisée lors d’une visite à l’intérieur du sanctuaire sacré des adeptes de l’équipe, nommé le détaillant officiel de l’équipe.

La troisième étape était de finalement assister au match. Une heure avant celui-ci, j’ai pris le métro le plus près pour arriver 35 minutes plus tard à l’endroit de prédilection, c’est-à-dire le stade du LOSC. À première vue, celui-ci me semblait petit. Mais, plus je me rapprochais, plus je réalisais que non seulement l’édifice était grand, mais aussi que l’incroyable atmosphère énergétique qui y régnait débordait à l’extérieur. Ce n’est qu’en voyant l’entrée du stade que j’ai réalisé que quelques minutes d’attente, dans une ligne de fans surexcités, me séparaient de mon but ultime. J’étais toujours dans la file d’attente quand nous avons entendu, moi et plusieurs milliers de personnes, l’hymne de la Ligue des Champions. C’est à ce moment que l’émotion est montée en moi et que je me suis laissé emporter par la chaleur et la sérénité du moment tout en criant haut et fort mon amour et ma vénération pour le LOSC.

Finalement et heureusement, j’ai réussi à passer les portes du sanctuaire. À l’intérieur du stade, il y avait des milliers de fans vénérant leur équipe par des chants et des prosternements. Il était clair que je devais me joindre à la foule déchaînée. C’est donc en secouant mon foulard et en encourageant l’équipe du mieux que je pouvais que le match a commencé. Il était également clair que ce match était métaphoriquement devenu l’Armageddon de notre ère pendant ces 90 minutes de jeux. Après seulement 20 minutes de jeu, l’Inter Milan a marqué. Les partisans et moi-même avons tenté d’encourager l’équipe tout de suite après la remise au jeu, cependant les dés avaient déjà été lancés, et du même coup, le LOSC n’a jamais réussi à surmonter cet écart d’un seul but. C’est donc dans un profond silence que moi et des milliers de fanatiques sont sortis du sanctuaire et que mon expérience évangélique s’est terminé.

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