mercredi 28 septembre 2011

Trop de questions resteront sans réponse

par Marc-André LaPlante, rédacteur-en-chef

Quelle nouvelle décevante. Il arrive, dans le monde des médias, qu’une nouvelle vienne tout chambouler ce qui était prévu, et c’est ce qui est arrivé avec la bombe qui est tombée lundi, alors qu’on apprenait que les deux candidats défaits au poste de Vice-recteur aux affaires étudiantes et internationales, Yvon Dandurand et Serge Rousselle, laissaient tomber leur poursuite.

Le processus s’annonçait très long, et le fardeau financier s’annonçait très grand, d’un côté, pour Serge Rousselle, et de l’autre, pour l’Université. Du même coup, ce sont les étudiants de l’Université qui auraient fait les frais de cette poursuite, alors que l’Université de Moncton était visiblement prête à mettre toute la gomme pour ne pas perdre devant les tribunaux.

Ce que cela veut dire, c’est que les étudiants n’auront sans doute jamais les réponses aux questions qui ont été amenée à la table suite à la nomination de Marie-Linda Lord. Ces questions ne viennent pas seulement des étudiants, mais de toute la communauté universitaire et de la communauté acadienne.

Il faut dire que Rousselle et Dandurand ont sûrement pris la decision qui s’imposait pour eux. Elle est plus que comprehensible. Lorsque la nouvelle est tombée, plusieurs se sont dit qu’au moins, l’Université pourrait cesser de se cacher derrière le prétexte de la poursuite et répondre au vraies questions. À en juger par le communiqué de presse envoyé par l’Université, on peut en douter.

Le recteur Yvon Fontaine affirme n’être aucunement surpris par la tournure des évènements. On le comprend. Il est facile de se défendre lorsque l’on a l’appui d’une institution et qu’on dispose de ses moyens. Les propos d’Yvon Fontaine sont teintés d’arrogance, et démontrent parfaitement l’état actuel des choses. L’Université de Moncton, qui est d’une importance vitale au peuple acadien, est complètement déconnectée, à la fois de ses étudiants et de la communauté acadienne.

Le recteur a d’ailleurs eu l’audace de critiquer la couverture médiatique de la controverse, en accusant les médias locaux de vouloir “nuire à la reputation de l’Université” avec des “propos teintés de partialité”. Il est certain que le point de vue de l’Université aurait peut-être été un peu plus présent dans les manchettes si le recteur avait bien voulu répondre aux questions des journalistes et faire face à la situation. Si quelqu’un, à travers toute cette affaire, a causé du tort à la réputation de l’Université, c’est bien le recteur.

Aujourd’hui, le prétexte de la poursuite n’existe plus. Il n’y a aucune raison qui devrait retenir le recteur de s’exprimer sur le sujet. On affirme qu’il y a eu de la discrimination envers l'âge dans le dossier. On a affirmé que le processus d’embauche n’avait pas été suivi, et était teinté d’irrégularités. La communauté étudiante, tout comme la communauté acadienne, a droit à des réponses. Les étudiants continuent de payer des frais de scolarité exorbitants, et de s’endetter jusqu’au cou pour pouvoir étudier à l’Université de Moncton. Ces étudiants, qui financent une partie considérable du salaire des cadres de l’Université méritent des réelles explications.

Cependant, il semble que le deuxième étage de Taillon soit devenu une véritable tour d’ivoire. Le mépris qui est exprimé envers les étudiants est tout simplement deplorable. Malheureusement, il n’y aura vraisemblablement aucune vraie réponse qui viendra de la part de l’administration. Cette fois-ci, Goliath a gagné, et ce sont les étudiants qui vont subir.

4 commentaires:

Siskoid a dit...

Du mordant!

Complètement d'accord que l'UdeM a mal handlé leurs communications là-dessus. Premièrement en faisant motus et bouche cousue au tout début, en ne répondant pas aux questions sauf avec du tournage en rond, ou en envoyant la directrice des communications qui ne pouvait commenter sur rien. Ensuite, en ne démontrant aucune cohérence par rapport aux embauches précédentes. Des fois on suit un rapport, des fois non. Des fois on débat les candidatures, des fois non. Des fois on a l'équité à coeur, des fois non.

Et enfin, dans la foulée de cette nouvelle, l'UdeM se démontre moins que gracieuse dans sa "victoire" (elle a pas actually gagné sa cause en court, vous savez) en lançant des accusations comme quoi l'intention des personnes concernées était d'abimer la réputation de l'Université. Vous pouvez pas savoir ça, Monsieur le Recteur. Vous êtes pas dans la tête des poursuivants pour dire "ils ont lâché prise pcq ils avaient pas de preuves ou un bon dossier". Vous êtes pas dans leur tête pour dire qu'ils sont mauvais perdants pcq ils ont pas eu le poste non plus. Pourquoi pas juste dire que vous êtes content que l'affaire est finie et que vous pouvez recanaliser vos énergies sur les choses qui comptent pour vous, comme assurer de l'enseignement de qualité. Je ne sais pas si Messieurs Rousselle et Dandurand sont "mauvais perdants", mais vous êtes certainement "mauvais gagnants".

Anonyme a dit...

Leblanc, vous avez un fan ici. Votre article est droit au but, provocateur, sans toutefois dépasser les limites. Moi j'avais tout simplement le gout de tout abandonner et de déménager ailleurs quand j'ai appris la nouvelle. L'acadie semble aimer se faire honte, et l'arogance qu'elle a démontré cette semaine me rappelle pourquoi j'ai hâte d'en finir et de partir au loin.

Anonyme a dit...

Sincèrement, le 26 septembre 2011 "is a day that will live in infamy", pour reprendre les dires du président américain ROOSEVELT.

C'est la date à partir de laquelle nous pouvons tous, soit perdre toute confiance envers l'administration et l'université de Moncton en général, soit perdre confiance en l'acadie toute entière.

Anonyme a dit...

Siskoid l'a bien dit, "Le recteur est un mauvais gagnant". C'est très vrai ça.

Personne n'a eu l'intention de dénigrer l'université, comme il le prétend; à moins que "l'Université", ce soit lui. (C'est Louis XIV qui disait "l'État c'est moi").

Tout ça ne serait jamais arrivé si le recteur avait suivi les règles de solidarité qui l'obligeaient à se montrer solidaire du comité dont il était le président.

Dommage qu'il ne se rende pas compte à quel point les gens le trouve manipulateur et magouilleur. Avec ses commentaires de mauvais gagnant, il a perdu le peu de respect qu'il avait encore.